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A SAINT LOUIS

 

Situation géographique

 

A l’origine, la ville de Saint–Louis est un comptoir européen installé au XVIIe siècle à l’embouchure du fleuve Sénégal sur l’île de N’dar.

Plus ancienne colonie française d’Afrique, Saint-Louis du Sénégal connut une période glorieuse pendant deux siècles.

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De 1895 à 1902, à son apogée, Saint-Louis cumulait les fonctions de capitale des colonies du Sénégal et de celle de l’Afrique Occidentale Française (Sénégal, Mauritanie, Soudan, Guinée et Côte d’Ivoire). Elle était l’une des plus importantes villes d’Afrique, la plus active politiquement et économiquement, la mieux urbanisée et la pre-mière par sa population blanche. Capitale du Sénégal jusqu’en 1957, elle fut également capitale de la Mauritanie de 1920 à 1960.

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Saint-Louis a perdu toute son importance au moment de l'indépendance au profit de la nouvelle capitale Dakar qui de plus a attiré à elle tous ses intellectuels et tous ses fonctionnaires. La ville est alors tombée en léthargie.

Saint-Louis, qu'on surnommait la « Venise africaine » est classée au répertoire du patrimoine mondial par l'Unesco depuis l'an 2000. Elle s'est lancée dans un ambitieux programme de rénovation de ses anciens bâtiments et a commencé à transformer les entrepôts en restaurants et en hôtels.

La ville conserve de très nombreuses maisons, typiques de l'époque coloniale, avec leur façade de chaux, leur double toiture en tuile, leur balcon en bois et leur balustrade en fer forgé.

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La musique de Jazz amenée par les soldats américains, au moment de la Seconde Guerre mondiale, a fait éclore toute une géné-ration de jazzmen africains. Le festival international de Jazz de Saint Louis a été créé en 1992 et contribue à la notoriété touristique de la ville.

Depuis 2003 se déroule le Festival Rapandar, d'abord consacré au mouvement hip-hop sénégalais et aujourd'hui ouvert aux musiciens et groupes de rap africains ou internationaux, avec le message «citoyens africains, citoyens du monde : un échange culturel dynamique».

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Entre  la ville coloniale et la mer s'étend Guet Ndar, le quartier des pêcheurs  où vivent plus de 25 000 personnes, sur une étroite langue de sable . La communauté des pêcheurs de Saint-Louis est l'une des plus importantes de l' Afrique de l'Ouest et comprend plus de 4 000 équipages.  La promiscuité  et  pauvreté se cotoient sur un espace menacé aujourd'hui par la montée des eaux.

Saint Louis est également bien connu pour ses nombreux daras (écoles coraniques) et ses milliers  d'enfants Talibés en provenance de la sous région, mendiant dans les rues.

Les besoins repérés

 

Le système scolaire sénégalais exclut plus de 65%  de ses effectifs  dès la fin du cycle élémen-taire (données année 1998). Les deux-tiers des élèves qui arrivent à poursuivre une formation dans le secondaire n'obtiennent pas le bacca-lauréat et généralement n'ont aucune qualification professionnelle.

 

Un nombre considérable  de ceux-ci sont confié à des maîtres artisans.

Pour différentes raisons, l'enfant en rupture scolaire est généralement dans des rapports de crise avec la famille et l'environnement social de proximité avant d'être envoyé en apprentissage. Non seulement l'enfant perd presque tous ses amis d'école et les avantages qui lui étaient faits pendant sa scolarité, mais il est objet d'un rejet plus ou moins affirmé.

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Les conditions d'apprentissage laissent souvent à désirer. En effet, généralement, les locaux sont précaires et sans sécurité.

Un jeune enfant court de nombreux risques quand il doit passer entre 7 et 10 heures sans protection ni formation requise dans des bruits assourdissants, la poussière, la chaleur, l'humidité, la lumière de la soudure, l'électricité mal installée, le feu, des objets tran-chants, etc.

 

Le statut d'apprenti est ignoré par les pouvoirs publics, tandis que les conditions informelles permettent à certains artisans à soumettre ces nombreux jeunes exclus du système scolaire à un travail précoce et une exploitation fortement préjudiciables à leur épanouissement.

 

Par ailleurs, les parents démissionnent souvent dès l'échec scolaire des enfants, laissant pour compte des apprentis qui perdent les nombreux avantages dont ils ont bénéficié pendant leur scolarité (habillement, fournitures, suivi, argent de poche, etc.).

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Enfin les maîtres artisans en situation de précarité économique et débordés par le nombre d'appren-tis hésitent à laisser ceux ci expérimenter le travail artisanal  et risquer de gâcher de la matière d'oeuvre.

De nombreux apprentis, perçoivent l'apprentissa-ge comme une punition tandis que les maîtres artisans sont submergés de demandes de prise par les parents de ces enfants.

 

Une étude menée par un animateur de la Sauvegarde du Nord, en 1995 avait permis de constater que souvent, dans des locaux hypertrophiés, sont employés de nombreux apprentis dans les ateliers de Saint-Louis (un cas avec 45 apprentis a été identifié). De même cette étude avait révélé que les apprentis s'exposent à des dangers de toutes sortes :

  • la conduite des véhicules par les apprentis mécaniciens ;

  • le maniement de matériel dangereux de soudure (chalumeau) ;

  • le maniement maladroit d'objets tranchants tels que les scies ;

  • le fait que les enfants passent la nuit dans des ateliers, des voitures, loin de toute surveillance ; 

  • des périodes de travail très longues, surtout à l'approche des fêtes ;

  • le manque de sécurité et de matériel de protection.

 

L'apprentissage souffre de manques majeurs dont le plus grave est la dépendance des marchés obtenus par le maître. Celui-ci n'a pas les moyens de se servir de matière d'œuvre uniquement pour réaliser des activités de formation au profit des apprentis. Ainsi, l'apprenti peut rester plusieurs années dans l'atelier sans jamais pouvoir prendre part à certaines réalisations qui pourront par la suite constituer une demande importante du marché. Cela prolonge souvent durablement le temps de l'apprentissage ou fait que de jeunes artisans s'installent avec beaucoup de lacunes.

 

L'artisanat est un système profondément ancré dans la société traditionnelle africaine. Il constitue un pilier de la reproduction sociale, de l'initiative et de la transmission du savoir.

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Il joue une fonction sociale et économique. En effet, l'artisan est souvent soutien de famille et constitue en même temps un pilier important de l'économie locale. Différents témoignages recueillis auprès de différents artisans, apprentis, personnes indépendantes, confirment ce fait.

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Partenaire(s)

 

Concept  : www.ongconcept.org

 

Concept,  association sénégalaise d’appui au développement, créée en 1996, a pour objet de

- Contribuer au développement des initiatives à la base, de l’expertise, de la reconnaissance et de la participation des acteurs au choix des politiques et des programmes de développement.

- Appuyer les secteurs porteurs, dont l’artisanat en priorité dans toute leurs dimensions

- Proposer et animer des cadres de réflexion et d’action pour enrichir et améliorer les stratégies du développement.

Depuis 1998, Concept a mis en oeuvre plusieurs programmes visant à l’amélioration des conditions et du contenu de l’apprentissage dans le secteur de l’artisanat, sur Saint Louis et sur Dakar et développé plusieurs actions dans le cadre d'un programme de lutte contre le travail des enfants mené par l'Organisation Internationale du Travail.

En 2004 elle  initie un incubateur expérimental visant à l’insertion économique des compagnons à Saint Louis.

Durant 10 ans (2000 – 2010) le partenariat Concept- Alter Ego a permis la mobilisation des fonds de la Région Nord Pas de Calais à travers sa convention de coopération avec la région de Saint Louis) .

 

A ce jour L’ONG est présente dans 6 régions avec son siège à Dakar et trois antennes dans les régions de St-Louis, de Louga et de Kaffrine. Elle des interventions dans une quinzaine de pays africains et en Europe.

Elle est reconnue pour son niveau d'expertise sur les questions de l'apprentissage et de l'évaluation de programme.

Son personnel est qualifié et expérimenté, comprend un Ingénieur zootechnicien, quatre Ingénieurs en planification et gestion des organisations, un sociologue, un économiste, quatre travailleurs sociaux spécialisés, trois assistantes comptables, douze formateurs dans les filières techniques et professionnelles, deux spécialiste genre, gouvernance et citoyenneté, deux spécialistes sur les droits humains avec un accent particulier sur la protection de l’enfant, une dizaine d’animateurs formateurs en éducation financière et développement des compétences de vie, une centaine de volontaires communautaires, etc.

Le compagnonnage avec Alter Ego se poursuit sous forme de rencontres régulières lors des visites du coordinateur de Concept : Amadou DIONE en France ou des visites de la présidente d'Alter Ego au Sénégal , de partage d'informations et de réseau professionnel.

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Les projets soutenus

 

Le Projet d'amélioration des conditions et du contenu de l'apprentissage dans le secteur de l'artisanat initié par Concept dès 2000 a pour finalité

de contribuer à ce que l'enfant puisse se consacrer à sa formation, à son éducation, et à des loisirs, de promouvoir l'artisanat comme alternative au système scolaire et

de concourir à rendre les conditions d'apprentissage plus saines, respectueuses des droits de l'enfant, des besoins de développement et d'épanouissement des apprentis, et respectueuses des conventions internationales et nationales régissant le travail des enfants.

 

Ce programme a été mené dans une dynamique de développement communautaire c'est à dire en associant et en soutenant la structuration de l'organisation des artisans d'une part, des apprentis et des parents d'autre parts.

Il a touché le secteur de la mécanique automobile, de la menuiserie métallique, de la menuiserie bois et de la couture.

 

Sur le plan stratégique le programme va associer un travail de recherche et d'analyse, basé sur un diagnostic des réalités des apprentis et des méthodes d'apprentissages. Il va intégrer harmonieusement les activités d'appui aux artisans visant à renforcer ce secteur vital de l'économie sénégalaise :

 

Toutes les activités sont négociées d'abord avec les maîtres artisans dont dépend la libération des apprentis. Le projet comporte un volet d’appui aux maîtres artisans (amélioration de la sécurité et de la productivité, et formation). Cela permet essentiellement d'enclencher la dynamique et de comprendre l'utilité de l'appui aux apprentis.

 

Au niveau des apprentis le programme a permis

  • sur le plan formatif :

- l'organisation de formations théoriques complémentaires pour donner une base (analphabètes) ou renforcer les acquis des apprentis anciens élèves.

- la conception et la réalisation de modules de formation technique (suppléer les déficits des ateliers qui fonctionnent selon les commandes de la clientèle).

- Des curicula de formation ont été établis en concertation avec l'éducation nationale et ont permis d'avancer vers la reconnaissance de l'apprentissage comme  formation en alternance.

 

  • sur le plan de l'amélioration des conditions de l'apprentissage

-  des séances de sensibilisation des parents, des autorités, des artisans et des enfants.

- des actions de formation à la psychologie de l'enfant et en andragogie avec les maîtres artisans permettnt d'améliorer l'ambiance dans les ateliers.

- la mise en place d'activités de loisirs permettant d'alléger des temps de travail des apprentis, etc.

- l'intervention des services sociaux de protection de l'enfance lors de difficultés familiale.

 

  • sur le plan du renforcement de la sécurité dans les ateliers :

- l'information sur les risques liés à l'utilisation de certains produits et équipements par la voie d'une émission de radio.

- fourniture de matériel de protection (lunettes, gants, bottes …)

- fourniture de trousses de secours.

- mise en place d'une convention avec l'hôpital et la création de caisses de mutuelle.

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A partir de 2004, Concept, soucieux de l'insertion professionnelle des compagnons (apprentis formés en fin de cursus et travaillant avec leur patron.) met en perspective la création d'une entreprise d'incubation.

 

De nombreux aléas et des impasses budgétaires ont remisé cette expérimentation à l'état d'embryon.

Un partenariat a été établi, à partir d'une mission sur place conduite par Alter Ego, avec l'union des couveuses d'entreprise à l'essai (dont la création revient à l'association E2i à Lille).

Cette mission a relevé l'intérêt du projet mis en place par Concept mais le trop grand nombre d'objectifs alloués à cet outil.

Alter Ego a appuyé ce projet auprès de la région Nord pas de Calais, l'union des couveuse auprès de la région Rhônes Alpes sans que celui ci ,malgré l'intérêt suscité, ne réunissent les fonds nécessaires à son fonctionnement.

 

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450 enfants et 73 maîtres artisans ont été bénéficiaires de ce programme qui s'est déroulé de 2000 à janvier 2011 mais avec seulement 5 années de financement par la région Nord pas de Calais et de nombreuses coupures liées aux interruptions de financement pour des raisons indépendantes de la qualité reconnue par tous des interventions de Concept.

 

Depuis 2011 l'intervention de Concept dans le domaine de l'apprentissage se poursuit avec le concours d'autres bailleurs sur d'autres régions du Sénégal (cf www.ongconcept.org ).

fresques murales réalisées par l'artiste Moussa KANE dit Mbotpour le reéceptif géré par l'association Bidew-Bi

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