
Koubalan en Casamance
Situation géographique.
Région située la plus au sud du Sénégal, la Casamance tient son nom du fleuve de 300 km de long autour duquel s’est dessiné un extraordinaire lacis de marigots, canaux et ruisseaux, qui la traversent d’Est en Ouest.
« Cœur vert du pays », la Casamance offre une grande variété de paysage : savane, forêts luxuriantes, brousse, cocoteraies, et aussi d’infinies plages de sable fin. Mais la richesse de cette région est sans conteste sa mosaïque de populations qui ont su sauvegarder leurs originalités et leurs traditions, vivant en parfaite symbiose avec la nature ; ce qui fait de la Casamance une terre singulière. La diversité des croyances, de l’architecture, des traditions qui font encore force de lois, du folklore, de l’artisanat, ne peuvent laisser insensibles.
Blotti au cœur de la forêt des Kalounayes, le village de KOUBALAN qui se trouve à équidistance entre les villes de Bignona et de Ziguinchor est situé respectivement à 30 et 20 km de celles-ci. La liaison avec les différentes localités se fait par le transport en commun (cars ou taxis brousse) sur une piste en latérite.
Constituée de treize villages, la Commune de Koubalan qui est sise dans le département de Bignona, région de Ziguinchor est limitée au Nord par la Commune de Tenghory, au Sud par le Fleuve Casamance, à l’Est et à l’Ouest par les Communes de Ouonck et de Niamone.
Elle s’étend sur une superficie de 216,6 km² pour une population de 17600 habitants ; soit une densité moyenne de 40 habitants au km². C’est la plus petite communauté de l’arrondissement de Tenghory au point de vue superficie. Son relief est plat.
Le village de Koubalan qui compte 3503 habitants dont 898 hommes, 1149 femmes et 1456 jeunes fut un grand centre d’échanges. Des comptoirs commerciaux des européens et des libano-syriens y étaient installés. Des pêcheurs de toute l’Afrique de l’Ouest y faisaient affaire ; les arachides et le palmiste s’exportaient. Le village était naturellement ouvert aux échanges et à l’accueil des étrangers.
Le village est constitué de deux grands quartiers : KOUBALAN-BAS à l’Ouest et KANUMBEU à l’Est. Dans ce dernier est localisé le sous quartier catholique de BALANKINE où vivent en parfaite harmonie avec les musulmans, des chrétiens.
Agglomération cosmopolite où vivent différentes ethnies (diolas, peuls, mandingues, balante, mankagne, entre autres) qui s’activent autour de l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’artisanat, et le petit commerce, KOUBALAN est la localité type où le dialogue islamo-chrétien est toujours permanent.
Cette zone est toujours restée très calme et à l’abri des revendications indépendantistes qui secouent la Casamance depuis 1982. En 2005 un cessez le feu a été signé et les échauffourées entre l’armée et les rebelles se sont estompés.



Les besoins repérés.
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Le foyer des jeunes de Koubalan est un bâtiment polyvalent de 20 m/10 m dont les travaux ont été entamés vers la fin des années 1970 dans le cadre d’un partenariat avec l’Association Jeunesse-Canada-Monde, puis poursuivi par le CORECOU sur fonds propres.
Du fait des problèmes insécurité liée à la rebellion indépendantiste, depuis le début des années 90 le tourisme a chuté et le campement intégré de Koubalan qui générait des recettes pour mettre en place et suivre les projets économiques et sociaux du village, s'est trouvé en difficulté et a même du cesser son activité.
De ce fait la maison des jeunes n'a bénéficié d'aucun entretien et se trouve dans un état extrêmement dégradé (cf. photos).
Seule la salle de spectacle est encore fonctionnelle malgré une toiture en mauvais état. Pour les autres pièces la toiture est effondrée et il n’y a plus ni portes, ni fenêtres.
La remise en état du foyer est un élément important en terme d'attractivité pour les jeunes du village, prompts à le déserter et peut permettre de développer des activités à visée économiques.
Ainsi malgré une population d'élèves importante de la maternelle au lycée (1060) et l'ouverture promise de l'université catholique, le village de Koubalan n'a pas de magasin de vente de fournitures scolaires et est sous l’emprise étouffante des boutiquiers de la zone qui dictent leur loi de prix, surtout à la veille de l’ouverture de l’année scolaire.
En effet, les prix de vente du matériel scolaire sont plus élevés que ceux proposés dans les centres urbains (Ziguinchor, Bignona). Du coup, le démarrage des cours pour les élèves dont les parents ne sont pas à mesure de faire face, reste hypothéqué.
La création d'une centrale d'achat de fournitures scolaires basée dans une aile rénovée du foyer des jeunes permettrait de créer de l'activité dans le village.
Par ailleurs les groupements de femme sont très actifs dans la recherche d'activités génératrices de revenu mais elles n'ont pas de local pour diffuser des formations techniques et stocker leur matériel. La rénovation d'une autre aile de la maison des jeunes permettrait de résoudre ce problème.
Le partenaire.
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CORECOU
Créé en 1982, le Comité de Rénovation de Koubalan (CORECOU) est officiellement reconnu sous le récépissé n°4039/M.INT./DAGAT du 19/8/1983.
Structuré en trois (3) Pôles (Sud, Nord et Diaspora), le CORECOU qui est composé d’hommes, de femmes et de jeunes de plus de 18 ans, tire ses ressources financières des cotisations annuelles de ses membres, des activités lucratives qu’il mène, de dons et legs qu’il reçoit.
Un de ses objectifs est de mobiliser et d’impulser ses membres pour la mise en place de programmes de développement liés à l’autopromotion et au développement endogène des populations. Plusieurs projets ont été initiés sous l’égide du CORECOU, parmi lesquels : la mise en place d’infrastructures socioéconomiques, la délocalisation de l’école primaire, du dispensaire et de la maternité, l’extension du cycle primaire de six (6) à douze (12) classes, la création d’un Collège d’Enseignement Moyen (CEM) de proximité, l’achat de matériel ludique pour la maternelle, la mise à dispositions de sites pour la construction d’infrastructures (bureau de poste, université privée catholique), etc.
Le CORECOU gère à travers des comités de gestion ad hoc les différents équipements du village.
Ainsi le terrrain sur lequel est construit la maison des jeunes lui a-t-il été attribué par la commune et il assure en la responsabilité du fonctionnement .La fonction de directeur a été confiée à un jeune du village qui rend compte de son action au comité de gestion de la maison ds jeunes.
Ce foyer a été construit pour partie à la fin des années 70 par un partenaire : jeunesse-canada-monde.
Le Corecou en a assuré la finition sur ses fonds propres.
Il était initialement constitué d’une salle de spectacle avec une scène, un guichet, et un espace buvette, un centre de couture, un bureau, un magasin de stockage, des toilettes.
A cette époque, le campement intégré apportait au CORECOU des recettes régulières qui étaient réinvesties dans les projets du village.
A partir de 1994, l’enlèvement d’un couple de touristes français par la rebellion indépendantiste et la fréquence des échaffourées avec l’armée et les populations a porté un coup d’arrêt fatal au tourisme en casamance. Faute de clients le campement est peu à peu tombé en désuétude.
Faute de moyens les bâtiments de la maison des jeunes n’ont pas été entretenus et sont aujourd’hui extrêmementt dégradés. Seule la salle de spectacle, bien que sa toiture ait également besoin d’être refaite, est encore fonctionnelle et très utilisée.
Aujourd’hui la situation s’est améliorée même si elle est encore loin de retrouver sa clientèle touristique d’antan.
Le CORECOU a rénové le campement en 2008 et les touristes commencent à revenir.
Toutefois les travaux de rénovation de la maison des jeunes, de part son extrême délabrement sont trop lourds à suporter pour le CORECOU.(cf photos)
La réhabilitation complète du bâtiment serait nécessaire et pourrait faire l’objet de plusieurs chantiers de jeunes.
Néanmoins le CORECOU, de part son organisation et son expérience, est en capacité de gérer le fonctionnement d’une activité générant des revenus et de les réinvestir dans le fonctionnement de la structure.
Nos actions.
De novembre 2015 à mai 2016 un groupe de jeunes du lycée Victor DURUY s'est investi dans la préparation d'un chantier de jeunes dans le cadre du programme Jeunes Solidarité Internationale
cf site : coubalan duruy
Malheureusement en mai le ministère des affaires étrangères a donné un avis défavorable au financement de ce projet pour des raisons de sécurité de la zone.
(ce classement en zone à risque est maintenant levé depuis octobre 2016)
L'argent récolté par les jeunes en autofinancement et en crowd founding , ainsi qu'un financement complémentaire d'Alter Ego a toutefois permis que le projet de rénovation se réalise avec l'aide des éclaireurs de Ziguinchor et de Koubalan.
La centrale d'achat a ouvert début octobre pour la rentrée scolaire et a été prise d'assaut par les populations, a tel point que la quantité de matériel disponible a été insuffisante, la dotation initiale étant trop faible.
La gestion de la centrale a été confiée par le CORECOU a l'association des handicapés des kalounayes. L'ambition est que ce lieu puisse aussi devenir un cyber avec du matériel informatique et de reprographie à destination des lycéens et des futurs étudiants.
Cette étape constitue la première du projet de rénovation de la maison des jeunes.
La réflexion et la concertation des forces vives du village est à l'oeuvre pour présenter un projet capable de séduire des bailleurs de fonds afin de poursuivre le travail entrepris.


